Origine du nom : Mirebel, Mirabilis, Mirebeau = belle vue, beau site.

Un document mentionne l'existence de Mirebel en 1166, au XII ème siècle.
Le château était l'un des plus considérable du Jura.
Détruit par Louis XI en 1479 et Henri VI en 1595, Mirebel était un bourg fortifié.

chateau mirebel

Extrait du "Dictionnaire des Communes de la Franche-Comté" de A. Rousset (1854) :
"Mirebel, que traversaient deux chemins très anciens tirant l'un de Champagnole à Lons le Saunier, et l'autre d'Arinthod à Salins, se trouve à l'entrée d'une gorge reserrée entre la côte de Guet et la montagne de Haute-Roche. On y rencontre de nombreux vestiges du culte druidiques.
Le village détruit de Trebion était sur son territoire.
La seigneurie était l'une des plus importantes de la province et avait, dans ses dépendances, de magnifiques forêts. Elle appartint successivement aux seigneurs de Vienne, de Rye et de Chalon-Auxerre.
Mirebel se composait au moyen âge, de trois quartiers : le château, le bourg et la ville.
- Le château occupait le sommet d'une montagne, d'où l'oeil pouvait facilement embrasser une étendue de 150 kilomètres.
- Le bourg était situé au pied occidental du château et était clos de murs percés de deux portes.
- La ville était au sud-ouest du bourg.
Depuis l'ouverture de la route de Champagnole, en 1740, le principal quartier s'est groupé sur ses bords.

Mirebel est la patrie de M. Joseph d'Olivet, conseiller d'honneur de la Chambre des Comptes de Dole et membre de l'Académie française, auteur de plusieurs ouvrages de littérature très estimés..."

Gilbert Cousin, l'illustre secrétaire d'Erasme, décrivait ainsi, au XVIème siècle le site de Mirebel :
"Nulle autre place, dans toute la Bourgogne, ne montre de ruine aussi mémorable...".
Donc, déjà à cette époque, le château n'était que souvenir.
La mort du Téméraire, en janvier 1477, avait déclenché un processus mortel qui fit disparaitre, par le feu, pas moins de 52 forteresses dans le seul département du Jura !
Charles d'Amboise, Craon, rasèrent, démantelèrent tous les écueils sur lesquels auraient pu achopper les desseins de leur maître Louis XI. Bien peu s'en relevèrent. Pourtant la position de Mirebel sur un piton rocheux de l'Heute, que la route stratégique de la Saône aux montagnes, ne pouvait ignorer, accumulait les avantages.
Les temps reculées s'accomodaient du difficile passage de Tournebise au pied nord-est de la forteresse.
L'amiral Jehan de Vienne, au XIVème siècle, dessinant un nouveau tracé qu'emprunte encore la RN 471, ne supprima point l'intérêt de la position. Surtout, l'arête de roche était facile à équiper, jamais plus de 20 m de large sur une longueur modulable en fonction des moyens dont on disposait. Au maximum, le château mesure plus de 400 m de long, sans que cet étirement nuise en rien à son potentiel guerrier.
En 1558, il restait encore "une belle et haute tour, sise au milieu du château couverte de lave..."
Mais un autre roi de France, Henri IV acheva l'oeuvre de son ancêtre " ... lesquels châteaux, par le temps des guerres des François, qui furent envyron 50 ans, furent ruynez...".
Un sentier parcourt encore l'arrête de l'Heute.
Mais ici, sur ce cheminement qui n'a pas d'autre choix que de suivre le vieux chemin de ronde, l'ancienne organisation, mieux que partout ailleurs, se lit pas à pas. On quitte le fossé sur lequel était lancé le pont-levis, puis on pénètre dans la grande cour qui elle-même précède le donjon.
La confusion qui règne habituellement dans une ruine médiévale n'a pu envahir Mirebel. Tout sur cette lame de couteau se discerne logiquement, si l'on y prête attention...

 

Mirebel carte